Malou
Lapic
Notre Lapic
Mystérieux
Je le vois à travers la ria
Et l’Atlas m’a fait dire qu’il parcourait plusieurs territoires
Et là de sous le parking il sort dans la ria
Il se gonfle quand il y a beaucoup de pluie
La prairie s’inonde
L’influence des marées
Un mélange à l’eau salée
Quand j’ai pris connaissance de ce projet
Ça m’a intriguée
Je voulais savoir ce qu’il en était en amont
Avant la création du parking
Un milieu qui se formait
qui prenait toute la place
La ria qui entrait dans les terres
Se mélangeait à l’humeur des marées
Plus haut plus bas
J’ai revu des photos anciennes avec le Lapic qui faisait des méandres
Les bateaux amarrés à côté
Le parking et ses atouts
Pourquoi cette minéralisation
Un espace social s’est créé
Aux beaux jours les voisins sortent
Jouent à la pétanque
Les parties qui se répètent
En début d’après-midi des personnes qui mangent
Surtout le dimanche
Des jeux pour enfants
Un espace fédérateur même si c’est dommage d’avoir minéralisé
Une rencontre très chouette qui fonctionnent les habitants ceux qui viennent quelques mois et les gens de passage
Une porte d’entrée sur la porte de SainteAnne
Et les méandres qui sont toujours là
Les prairies non cultivées
Les maisons un peu partout
J’ai l’impression d’être dans un dessin animé
L’installation à l’année
Une sensation avant de m’installer
Je venais uniquement l’été
Je ne faisais pas forcément attention à la rivière
Moi c’était la mer le bodyboard
Frères sœurs
Je ne me demandais pas d’où venait l’eau
Mon frère pêchait dans la ria à marée haute
Il ne pêchait presque rien
Pourtant juste en contre bas de la maison la rivière coulait
Les jeux pour enfant m’interpellaient
La stèle de Jean-Marie Le Bris était un peu plus bas à cette époque
J’aimais jouer autour
La photo
Elle fait rêver cette photo
C’était mieux comme ça
Mais je ne dis pas c’était mieux avant
Le parking est fédérateur
Les tables l’ombre des arbres les jeux pour enfant un revêtement en stabilisé des activités qui se créent
SteAnne des dunes
Le point de vue image n’est pas le point de vue usage
On ne pouvait pas traverser mais un petit pont devait exister
Un franchissement pour venir jusqu’ici
La famille
Une maison avec un rhododendron pétant rose/rouge
Ma grande tante qui y vivait maintenant c’est mon grand-oncle
Et ma tante une autre maison
Et celle de mes parents
Mais toutes des maisons secondaires
La famille qui vient de Quimper du côté de mon grand-père
Une famille qui habite en montagne et en Bretagne
Elle vient ici trois mois dans l’été
Plaisir du lieu mais pas en toutes saisons
Les habitants ne les considèrent pas comme habitants
Vivre ici
Nous avons choisi de vivre une expérience à l’année
Au début un défi
Tous les trois ans c’est à l’un ou l’autre de décider où on doit aller
Martin a décidé de venir en Finistère à côté de la mer
Le bout du monde le bout de la terre
Pour avoir de l’espace
Ici nous avons trouvé un point de chute
Nous nous sommes dit « On reste un peu et on bouge »
Mais nous avons été à notre surprise très bien accueillis
On a rempli une maison
Nous restions à l’année
Nous avons retrouvé des maquereaux devant la porte
Ces maisons aux volets fermés s’ouvraient
Les estivants et les habitants
Nous devenions habitants
On me le fait comprendre aussi que je ne suis pas d’ici
Le bastion les gardiens du lieu ceux qui vivent là depuis toujours
Ils ont peur que nous ne restions pas
Qu’il ne s’agisse que d’une étincelle sans flamme derrière
À chaque fois que nous partons quelques jours ils se demandent si nous allons revenir
Je peux les comprendre
Je suis là depuis si peu
Ceux qui se sont installés depuis plusieurs années sans être de souche viennent volontiers nous voir
Le voisin vient boire le café tous les matins
Un potager en face du bar tout en haut
Du troc qui se déroule
Quand j’ai un peu trop de flan j’en donne
Chaque Week-end on trouve à offrir
De l’entraide
Suis-je légitime de parler de tout cela
Je remarque une ambiance hivernale et estivale différente
Ce n’est pas le même endroit
Avant une grande colloc on ne connaissait pas les voisins
Et ici oui la spontanéité des voisins qu’on voit souvent plus que les collocs en ville
Jusqu’à quand rester ici
Nous sommes un en hiver et dix en été
La plage la famille tante grand-père parents amis
L’été c’est très balnéaire et très local en même temps
On vient ici on reste là pour profiter de tout ce qui nous entoure
Et le Lapic dans tout cela
J’ai interviewé ma grande tante
Son arrière-grand-père aurait habité un moulin sur le Lapic
Elle a des informations dessus des classeurs
Elle aime savoir
Elle m’a montré le portrait de l’arrière-grand-père
Un portrait qui était aussi chez une autre dame
Grâce au projet Atlas
Elles se retrouvent et se rendent compte qu’elles font partie d’une même famille même si elles sont éloignées
Très fédérateur de parler de ce Lapic
Des lignes qui se reconnectent
Et depuis elles se sont vues plusieurs fois
Le Lapic
Le fait de rester ici
Yest-il pour chose ?
Il est dans la tête des habitants contrairement à nous qui sommes plus attirés par la mer
Comme il a été enterré recouvert on peut l’oublier
Remonter le Lapic
Pas encore
La photo d’avant me donne envie
Le projet aussi
Un des projets de l’Atlas qui me sensibilise
Comment on le donne à voir
Lui qui façonne le paysage
Si nous étions plus loin de la mer nous le verrions plus
Là il existe que par son embouchure
Et depuis quelques mois un petit phoque là où se jette le Lapic
Une attraction
Non un point d’intérêt
Les nouvelles tournent autour de lui
À l’échelle des habitants usager usagères le fait d’en parler c’est lui donner de l’importance
Et ces causeries mises en place autour du Lapic
En parler c’est lui donner de l’importance
C’est préparer des engagements
Le foncier le privé ça demanderait des aménagements énormes
Pour que nous puissions le longer le parcourir y créer des balades
Et le sujet sensible des algues vertes qui tend crée de la méfiance oppose même
Fait qu’on n’ose pas parler pour ne pas être étiquetés
Le côté identitaire est très fort
Quand ce n’est pas un endroit de passage c’est plus difficile
Un regard
Une présence
Un fichage
Les étiquettes qu’on te met
Je n’en ai pas envie
Je ne comprends pas
C’est dommage
J’adore écouter les autres trouver des consensus
Mais si on passe au-dessus comme on passerait le pont sur le Lapic
Les enjeux ne sont plus les mêmes
Le Lapic est un patrimoine vernaculaire commun
Il est essentiel d’en partager les souvenirs les pratiques actuelles
Le fait de créer les instances de paroles permet de réaliser un outil d’ancrage très important pour le donner à voir
Ce sujet autour du paysage des souvenirs des pratiques est un sujet fédérateur
Le paysage est un objet d’études interpluridisciplinaire
Un socle d’écologie d’un écosystème
Qui décloisonne tellement de disciplines
Un sujet génial
Très facilitateur fédérateur
Et se dire que ce n’est pas forcément un patrimoine immuable
Pas un grand site sanctuarisé
Un paysage qui change beaucoup
Qui évolue au fil du temps
De retracer ses appropriations nous concerne tous
J’ai senti
Quand j’ai pris connaissance de ce sujet que j’étais heureuse
Paysage eaux préoccupation à deux pas de chez nous
Le mouvement la vie l’essentiel
Mais certains voisins ont peur qu’on parle des algues vertes
On n’a pas envie de dire de s’exposer d’être remarqué mis dans une case
Il pense ceci il pense cela
Sa pratique est celle-ci sa pratique est celle-là
Et la pollution revient au premier plan
J’ai commencé autour de moi à parler du Lapic et quand je disais Lapic ils pensaient à ce sujet et ne voulaient pas en parler
Les premiers discours et les premières peurs
La peur de se mettre à dos ceux qui trouvent qu’on s’y intéresse
Un voisin a pensé amener un objet qui lui faisait penser au Lapic
Un pneu
Mais pour d’autres un pneu veut dire qu’on parle pollution parce que le Lapic est pollué
Le regard de l’autre empêche d’être
La peur que ça bouge
Un effort conséquent à faire
On ne parle pas de ce sujet mais de l’attachement pour le Lapic
Ça peut être bouleversant de changer des pratiques
L’écologie
C’est la première fois que j’habite où il y a un sujet écologique
Hyper intéressant
J’ai des convictions mais j’ai envie d’apprendre à connaitre à comprendre le contexte la situation le cours d’eau
Un cours d’eau
La ripisylve la végétation associée au Lapic
Pas seulement l’eau mais la richesse de la végétation de la faune qu’on peut voir à côté
Le son de l’eau qui coule
De savoir qu’il y a une rivière
Un linéaire qui serpente qui façonne un paysage et donne une ligne directrice et une limite administrative entre deux communes ou un point important de rencontre
Je prendrai la Loire comme représentation de l’importance d’un cours d’eau
La Loire est omniprésente sur son territoire
la plage d’aujourd’hui
La regarder
Regarder les oiseaux des franchissements somptueux
Une émotion très belle
L’Aulne à Châteaulin un centre pour les habitants
Que choisit de s’approprier le territoire
Que choisit-il de rendre visible de mettre en avant en valeur accessible
L’image d’un territoire pour en faire un usage
La plage qui est en photosur le bandeau pour présenter la commune
Une communication institutionnelle
Plonévez la ria
Peu de monde se gare pour voir le Lapic et pourtant ils jouent dessus
Le fait d’être à la ria on ne voit plus le Lapic
Ici on entend l’océan
On va peu autour d’un cours d’eau
La représentation
Le paysage identitaire
La dérive territoriale
On vend le paysage
On vend des lieux
Comment diffuse-t-on d’autres images d’autres paysages plus intimes plus de niches ?
Ici l’économie touristique
À l’office de tourisme de Plonévez quels sont les premiers mots qu’on communique aux touristes ?
Sainte-Anne la Palud ou Kervel
Mais les savoirs du Lapic peuvent être valorisés
Des petites logiques derrière à développer
Un des grands apports de l’Atlas qui peut réunir et tisser de nouvelles rencontres
Une démarche qui pourrait perdurer et qui pourrait parler du Lapic dans le temps
Être présente pour cette suite
Être présente pour accompagner le Lapic
Les rencontres
Les écoutes
Je suis partante sans pour autant militer pour le cours d’eau
Mer et Rivière
Y a-t-il concurrence entre la mer et le cours d’eau
Un public
L’autre privé
Un accessible
L’autre peu accessible
Un visible
L’autre beaucoup moins
Un site estival balnéaire
L’autre un parcours dans les terres
Et pourtant
Et pourtant
Le cours d’eau fusionne dans la mer
Ils vont de pair
Ils sont complémentaires indispensables à l’un et à l’autre
Si on regarde le trajet d’une goutte d’eau
Le récit de la connexion de l’interdépendance
De cette eau qui traverse plein de l’ambiance paysagère jusqu’à se jeter dans l’eau salée
Recréer du lien avec un chemin de halage
Celui qui amène à la mer qui fait reprendre conscience
Une autre expérience que de poser sa voiture sur le parking et de prendre sa serviette pour aller se baigner
On le fait pour la mer le droit de passage le long du littoral
Garder le lien avec l’eau
Elle deviendra rare
Dans les villes ils essaient de se reconnecter aux fleuves aux rivières
Remettre à jour les rivières urbaines
Créer des berges des sentiers de déplacements
Le rural une appropriation des berges différentes
L’entretien leur incombe
Pour rejoindre le Lapic
Le maire actuel a insisté pour mettre le panneau Lapic pour le signaler lorsqu’on passe dessus par la route
Mais on ne va pas à pied à l’est
On y va en voiture
Le manoir abandonné au-dessus de la Ria
Étonnant
Une architecture démesurée
On vient promener le chien
Pas de lien direct avec le Lapic
Un riche propriétaire décédé
Du pillage dans un premier temps
Et maintenant il appartient au département
Des plantations de pins faites
Il avait façonné le paysage
La pointe de Tréfeuntec était-elle privée à une époque ?
Et pourquoi ne pas mettre dans ce manoir la mémoire du Lapic de sa source à la Ria ?
Mémoire
Les pierres plates pour faire la lessive au bord du Lapic
Encore quelques traces ?
Les gens étendaient leurs draps dans les ajoncs qui dominaient le Lapic et la ria
Dans l’histoire comment les terres se sont-elles distribuées ?
Tellement de questions se posent
Dans le cours d’eau il y a l’eau
Rassembleur fédérateur
La ressource la plus importante
Le son de l’eau
L’eau qui est cristalline
On voit des paillettes dans l’eau
La brillance
La goutte d’eau
Le schéma le chemin de la petite goutte d’eau des nuages jusqu’à l’océan
Un récit qui peut connecter la rivière à la mer
Le besoin
S’alimenter la cultiver se laver
Elle fait partie du quotidien
Lors des coupures on s’en aperçoit
La perte de sens
La déconnexion entre l’eau des cours d’eau et celle qu’on boit
Nous avons l’impression d’une autre ressource
L’eau qui est bu devient abstraite en ressenti
Toute propre
Un objet
On perd l’origine
Alors que l’eau est une énergie
L’énergie qui façonnait le paysage
Qui faisait tourner tous les moulins
L’eau
La connexion
Il est urgent de remettre l’eau sur la table
Le Lapic sur la table
Le voir le toucher le repérer sur la carte
De voir le chemin de l’eau
De l’arpenter
Vivre ici vivre là-bas le Paysage
Je vivrais ici pour les attaches sociales
Je partirais là-bas pour les attaches familiales
Plus que le socle du territoire
Le paysage fait partie du social
Ici les gens viennent pour le plaisir
Et ça me rappelle que je suis bien ici
C’est trop bien
Plus que d’aller chez les autres ils viennent chez nous
Le pouvoir du paysage socle d’un territoire fondé par des pratiques d’habitants
Le rapport au paysage
C’est aussi savoir y aller seul
Un côté cathartique de voir les vagues qui s’éclatent sur les rochers
Les embruns
Le moment à soi je suis bien
Je n’irai pas jusqu’à militer pour le Lapic
Mais pour apporter des dessins de raconter des récits
Je suis partante
Ça m’a fait rêver de penser que les enfants de Plonévez puissent descendre à la mer par un chemin piéton
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