Carte littéraire


Parcours 1 - Je suis là
Sur les hauteurs de Locronan
Brest et ses bâtiments blancs
Au loin la mer
L’océan bleu où je me jette
Telle la lumière dans l’anse de la vie
De verts pâturages tout autour
Des bâtis répartis
Je file sur mon axe de haut en bas
Contournant les méandres
Au son des oiseaux rieurs
Des souvenirs aidants
La traversée des époques
Regardez-moi
Apprenez à me voir tout autre que sur une carte
Et venez me rejoindre quand vous prendrez le temps
Le paysage se dévoile sous vos yeux
Je suis en contre bas
Mais avant
La première expérience pour me goûter est de rester dans le silence
De laisser agir le lieu
De parcourir le temps du champ de vision
Du champ de l’écoute
Du toucher même si l’envie vous prend
Rapprochez-vous
Sentez
Vibrez
Vivez
Soyez-vous avec moi
La vie est belle quand vous vous écoutez
Appréciez
La paix la sérénité la tranquillité
La captation de l’ordinaire différencié
Ce sentiment d’aventuriers sur la hauteur
La plaine de Porzay
Un espace protégé
Un havre de paix
Le paysage le bocage les animaux la mer l’ouverture
Protégés par le Menez Ohm
Paysage à vivre
Paysage à protéger
De l’un de l’autre
Tout en étant avec
Un paysage polysensoriel
La vue
Le bruit des insectes
Des oiseaux qui passent
Les sons amplifiés
Le relief pris par le calme qui s’est posé
Malgré le bruit de l’activité humaine
À gauche les voitures
À droite l’aspect agricole dominant
À l’orée de la forêt des marcheurs
Et dans le dos la lumière
La face nord exploitée par les peintres
Sans effet d’éblouissement
Vous regardez
L’église
La peignez la dessinez
La baie de Douarnenez
La longez Y plongez
Et les peintres encore eux qui dessinent
La baie les champs
Les pins et leurs effets transparents
Leurs effets de perspectives de contraste
Les cyprès de moi et encore loin
Je suis peu sur vos peintures dans vos regards du haut de Locronan
Je suis plus bas plus bas
Je suis là
J’ai du vécu avec celles et ceux qui veulent faire
Je suis le concret
Je suis à plusieurs points
Ma direction est prise
Un paysage opérationnel à portée de vos mains
La perception
Vous en avez tous une
Mais elle est différente selon d’où vous venez
Une valeur de subjectivité qui se partage
Pour un apprentissage du regard
Le regard s’éduque
Je suis dans l’architecture du paysage
Je suis dans l’organisation même d’un territoire
Je crée le maillage du trait
Je traverse les zones humides et les terres cultivables
Les terres d’élevage
Terres chaudes
Terres froides
Rapprochez-vous
Encore un peu
Je suis
Une calligraphie
Une succession de dynamiques végétales
Je suis là
Les autres parcours :
Parcours 2 - Une réalitéParcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 2 - Une réalité
Je commencerai par vous dire
Derrière chez vous savez-vous quoi qu’y a
Derrière chez vous savez-vous quoi qu’y a
Un bois et un cours d’eau
Plus loin une prairie
Pas infranchissable
Juste à faucher à pâturer
Derrière chez vous j’y pense depuis longtemps
Mettre un chemin pour les piétons
Des discussions des tables rondes
Et regarder le mouvement de l’eau qui dessine le vivant
Je vous pose une devinette
Mon premier court
Mon second bruite
Mon troisième se repose
Qui suis-je ?
Mon premier l’eau
Mon deuxième le ruissellement
Mon troisième le calme
Mon tout Le Lapic
Mon histoire en quelques mots
Aujourd’hui
Je suis encore un cours d’eau
Je suis le Lapic
Avec une histoire
Avec des moulins hors d’état
Disparus pour beaucoup
Et tout ce qu’il y a autour
Les prairies
De beaux arbres
Des bois de feux
Des fermes
Un patrimoine plus ou moins oublié
Avec les bovins
De moins en moins présents
Les céréales
Dans la plupart des champs
la monoculture qui remplace la polyculture
Chaque propriétaire y a sa vie
Les jeunes agriculteurs portent un autre regard sur le cours d’eau
Sont plus sensibles à leur environnement aux zones qui le composent
À l’évolution de leur métier à la vie qu’ils préservent
Ils ont de mon eau dans leur sang
Installer des jeunes redonne un sens économique
Une vie à un territoire
Sans être nuisible à l’environnement
Cela évite l’artificialisation des terres agricoles
Je peux vivre avec les exploitations
Je suis un résistant
Je coule quelles que soit les tempêtes
Quelle que soit mon histoire
Ce que j’aimerais
Je suis un peu comme les racines des arbres
Je viens de Locronan Quéménéven et Cast
Je suis ce résistant un peu boiteux
Qui n’exprime plus son potentiel de biodiversité
Même si je suis tout petit
Je veux reprendre ma place
J’aimerais retrouver les talus les haies
Ne plus être qu’un exutoire
Retrouver la vie animale que je nourris
Que je protège
Retrouver l’énergie que je délivre
Nous devons prendre le temps ensemble
Sans l’homme je pourrais me refermer
Tout demande du temps j’en ai l’expérience aiguë
Sensibilisons pour ne pas bloquer
Un travail de fond et de longue haleine
Recréons des méandres
Créons des zones libres
D’y aller trop vite provoque un contresens aux pratiques apprises
Un contre sens de l’appropriation d’idées nouvelles
Un non-sens au retour de la nature.
Alors que le bon sens veut que nous allions dans le milieu naturel à 100%.
Des étapes seront nécessaires pour rattraper le temps perdu
Nous sortirons de la violence des mots trop forts
Des jugements trop hâtifs
Des réactions trop contradictoires
Nous accepterons les résistances et que d’autres erreurs se fassent
Quelques mots pour suivre mon cours d’eau
Je suis Le Lapic un axe de territoire
Un lieu de rassemblement
D’évolution des pratiques
Vous pouvez m’approcher
Vous pouvez venir me voir
Ça se met en route
Ça me rend optimiste
Je suis ce cours d’eau qui vous apprend toujours plus
Un éveil sensible à votre environnement
À votre condition de vie
À votre empreinte sur la terre
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 3 - Une traversée
Notre travail est incessant
Par gravité l’eau finit en bas
L’eau arrive là
Après tout son ruissellement
Après tout son écoulement
Elle arrive là à Tréfeuntec
Et souvent quand il y a un ruisseau il y a une rivière à passer
Il y a une prairie permanente avec sa diversité d’espaces
Une zone humide dont on tire bénéfice
Les Zones humides sont proches des cours d’eau
Qui dit humidité dit production d’herbe importante avec du foin d’une flore intéressante
Ces prairies ont leur place ici
Nous avons tous un impact sur notre environnement
Le respect d’un sol passe par un respect des pratiques
Adoptons les bonnes pratiques
L’eau n’en sera que meilleure
Pour mieux préserver l’environnement
Remettre des animaux dessus
Faire fonctionner l’écosystème dans les règles de l’art
Ça ne veut pas dire polluer
Utilisons naturellement ce que la nature permet de faire
Le sol travaille plus
Il est plus efficient
Il maintient l’organique
Il retient les nutriments au sol
Il retient l’eau
Nous sommes là
Les cours d’eau sont partout
Toujours un cours d’eau qui passe au final
Le cours d’eau est l’habitant permanent
En Bretagne en bas souvent un cours d’eau
Ils sont partout et je m’en réjouis
Les gens aiment se baigner dans l’eau propre
Mais les gens ne voient que l’eau qui vient de la mer ou le lait qui vient de la brique
Tout à une incidence
Les cours d’eau sont liés à vous
Ne nous oubliez pas
Vous avez besoin de boire et vos déjections vont vers les stations d’épuration
Qui vont bien quelque part
Agir ensemble
Il est primordial de prendre soin des cours d’eau et notamment du mien Le Lapic
Sortez de vos habitudes
Accordez-moi votre attention
Un cours d’eau c’est la vie
Vous avez tous une partition à jouer
Vous vous déconnectez trop souvent de la terre
Revenez à du cohérent en me fréquentant
De reconnecter à la terre à l’eau c’est vertueux
Agissons avant d’être contraint
Et le monde se portera mieux
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 4 - Un paysage
Je suis un mélange à l’eau salée lorsque je rejoins la mer
Le point de vue de l’image n’est pas le point de vue de l’usage
Un entre deux entre ceux qui vivent ici et ceux qui viennent d’ailleurs
Je gonfle quand il y a beaucoup de pluie
La prairie s’inonde
Et là de sous le parking je sors pour rejoindre la mer
Un mélange à l’eau salée
Au bas je coule
Au fond la mer
Une attirance séparée entre deux mondes
J’ai été enterrée recouverte mise de côté
Ai-je été négligée abandonnée oubliée
Je suis une résiliente
Le fait de parler de moi
C’est me donner de l’importance
Je suis un patrimoine vernaculaire
Et se dire que ce n’est pas forcément un patrimoine immuable
Pas un grand site sanctuarisé
Mais un paysage qui change beaucoup
Qui évolue au fil du temps
Paysage eaux préoccupation à deux pas de chez vous
Le mouvement la vie l’essentiel
La ripisylve la végétation la faune la flore s’associent au cours d’eau
Le son de l’eau qui coule
Le dessin de mon trait
Un linéaire qui serpente qui façonne un paysage
Donne une ligne directrice
Une limite administrative entre deux communes
Un point de rencontre
J’ai des convictions
Mais j’ai envie d’apprendre à connaitre
Le contexte la situation
J’ai envie de comprendre qui vous êtes pour que vous appreniez à mieux me connaitre
La représentation
Le paysage identitaire
Quels choix prendre pour harmoniser terre et mer
Nos deux eaux
Une concurrence entre mer et rivière ?
Un public
L’autre privé
Un accessible
L’autre peu accessible
Un visible
L’autre beaucoup moins
Un site estival balnéaire
Un parcours dans les terres
Un qui s’entend
L’autre plus discret
Un mis en avant
L’autre qui revient à la surface des mémoires
Si on regarde le trajet d’une goutte d’eau
Le récit de la connexion de l’interdépendance
De cette eau qui traverse un territoire
Plein de l’ambiance paysagère jusqu’à se jeter dans l’eau salée
Si vous recréez du lien avec un chemin de halage
Celui qui amène à la mer qui fait reprendre conscience
Vous fera garder le lien avec l’eau
Avec mon cours d’eau
Une autre expérience que de poser sa voiture sur le parking
Et de prendre sa serviette pour aller se baigner
L’eau est une énergie
L’énergie qui façonne le paysage
Qui faisait tourner tous les moulins
L’eau
La connexion
Il est urgent de remettre l’eau sur la table
De me remettre sur la table de vos priorités
Me voir me toucher me repérer sur la carte
Sans prétention aucune
De voir le chemin de l’eau
De l’arpenter
Plus que le socle du territoire
Le paysage fait partie du social
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Vous ne pouviez pas approcher le moulin quand vous êtes revenus. Mais ce dimanche-là, vous êtes quand même venus me voir avec vos enfants et vos petits-enfants. Et là, vous découvrez un chemin pour accéder à mon cours d’eau. Vous n’y croyez pas, vous qui pensiez que c’était inaccessible. Vous avez été agréablement surpris, empreints d’une émotion que vous ne sauriez traduire.
La rivière, un lieu. Vous me traversiez, pour les proches, mais je n’étais pas la source de vos revenus, pour beaucoup. De plus, aucun d’entre vous ne s’exerçait à la baignade ou si peu ; l’eau des rivières est froide. J’étais un élément du paysage pour vous, pas un terrain de jeu.
Nous sommes de la même eau
J’ai l’impression que ma vie est comme celle d’un humain. Je n’ai jamais été malheureux dans le fond. J’ai toujours eu une vie assez riche. J’ai été entouré. J’ai trouvé sur ma route des hommes et des femmes qui étaient comme moi et moi comme eux. Des femmes et des hommes qui vivaient leur vie tout en avançant sans se retourner. Pourquoi se retourner, la vie n’est-elle pas devant ? Certains et certaines sont partis, d’autres revenus, parfois les deux, mais comme moi, ils ont fini ou finiront leur vie ici, d’une manière ou d’une autre. Ils ont construit leur vie comme j’ai construit la mienne : un long fleuve pas tranquille, mais vivant de ce qui nous est donné, de joie et de tristesse.
Le temps d’entrer en action
Avant, tout ça ne les intéressait pas. Leur travail, leurs enfants, les élever au mieux. L’ancien, le vieux ne les intéressait pas, mais depuis qu’on parle de moi, du Lapic, ça leur a réveillé, réveillé la conscience.
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 6 - Lui
Lui
Je l’ai rencontré dans les bas-fonds
Un bâton à la main
Il observait tout autour de lui et me regardait
Il parlait à voix basse
Je l’entends dire
Un cours d’eau c’est du boulot
Il faut l’entretenir
Nous on regarde la nature et on voit les changements
Le ruisseau
Il arrive un peu plus bas dans le bois de pin
Il vient de la montagne de Locronan
Il démarre dans le granit
Une vingtaine de petits ruisseaux se jettent dans mon cours d’eau
Autour
Il y a de nombreuses prairies
Ce sont toutes des propriétés privées
Quand tu n’es plus chez toi tu es chez quelqu’un d’autre
Lui
Fait partie d’un club de randonnée
Ils marchent le long des talus
Ils ne traversent pas les champs de blé
Ils ne traversent pas les fermes
Ils respectent le lieu
Avant il n’y avait pas de routes
Les gens passaient de champ à champ
Ils longeaient la prairie
Toute une histoire à faire revivre
Si on n’en parle pas on passe à côté
L’eau
Ils allaient la chercher à la fontaine
Il n’y avait pas de machines à laver
Ils la prenaient à la pompe quand elle était gelée
Je l’entends dire
Maintenant il suffit d’ouvrir le robinet
L’eau n’a plus la même valeur
Elle est devenue une habitude
Avant
Ils déviaient
Ils canalisaient
Ils récupéraient l’engrais dans l’eau
Je l’entends dire
Sans le ruisseau
Il n’y aurait pas eu toute cette vie
Il est un lieu de rassemblement
Recirculer dans les bas-fonds le replonge dans son enfance
Lui donne cet attachement à cette terre à ce cours d’eau
Des lieux qui pour un gamin sont importants
L’aventure était là
Ils ne descendaient jamais jusqu’à la mer
Il n’était ni pêcheur ni chasseur mais observateur
Je l’entends dire
À six kilomètres on n’allait pas à la plage
Pas le temps
Pas l’envie
Pas le mode de vie
Je ne suis pas mer
Pas marin
Je suis eau douce
Agriculteur
Il ne comprenait pas plein de choses
Et lorsqu’il se penchait vers moi
Il m’avouait
Les poissons n’ont pas internet
Ils ne savent plus où aller
Chaque génération croit bien faire et chaque nouvelle défait
Je l’entends dire
Qu’avons-nous fait
Avant
Les gens faisaient ce qu’ils avaient envie
Personne ne les empêchait
Les garçons avaient le droit d’utiliser le couteau qui taillait les arbres
Ils avaient une plus grande liberté
Nous étions jeunes
Constate-t-il
Certes il y avait beaucoup de coins où la misère s’installait
Mais par-dessus tout il y avait la liberté
Il y avait des étangs un peu partout pour nourrir les gens
Ceux-là mêmes vidaient remettaient du fumier pour réactiver l’étang
Des vers pour que le poisson vienne
Il y avait des ruisseaux et mon cours d’eau qui allaient à la mer
Des hommes et des femmes qui l’habitaient
Qui avaient conscience qu’un cours d’eau c’était la vie
Convaincu qu’il était possible de vivre ensemble
Aujourd’hui je suis une partie de leur vie
Un contact permanent avec les animaux et les prairies
Un cours d’eau qui va encore à la mer
Et qui leur demande chaque jour d’apprendre à le respecter
Je l’entends dire
Pour apprendre
Il faut observer
Pour connaitre
Il faut passer du temps
Leur petite fille avait peur au début
Ils l’avaient encouragée accompagnée
Ils lui avaient rendu possible de goûter à cette liberté
Et de la partager avec leurs sourires
Je l’entends dire
Vivre ailleurs serait un peu comme vivre en prison
On n’est vraiment pas pressés de partir d’ici
Depuis la retraite
Leur environnement
Ils l’apprécient encore plus
Ils le regardent encore plus
Ils le vivent chaque seconde
Ils ont la santé
Le cadre l’environnement
Et la résilience
Il ne faut pas rester sans bouger sans vivre sans venir me voir
Je l’entends dire
Nous sommes dans le paysage
Nous faisons partie de l’environnement
Je peux vous l’assurer
Qu’est-ce qu’il est beau notre lieu
Pas de bruits
Les oiseaux
Le vent
Le chêne sur le talus
Un pommier en fleurs qui le squatte
Un circuit de promenade
La végétation qui a beaucoup poussé
Et moi qui coule paisible traversant les épreuves du temps
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 7 - L'eau, la vie
Les bactéries travaillent et transforment l’azote en nitrate
La turbine aère l’eau et élimine la partie organique
Monte
Monte
Monte
En aération
Le prélavage de l’eau se fait tous les jours
NH4 l’azote ammoniacal
NO3 l’azote nitrique
Les deux sont vérifiées
Si les humains qui s’occupent de la maintenance de la station
Repèrent de mauvaises bactéries
Ils agissent
Font des réglages
Autrement
Il y a danger pour moi
Aquatique en premier lieu
L’ennemi de la station
Les eaux parasites
Le vivant menacé
L’installation est rustique
Donc elle résiste aux chocs
Ils la travaillent constamment pour ne pas qu’elle se dégrade
Tout ce qui est rejeté est cadré par la préfecture
Un rejet plus contrôlé en été qu’en hiver
Un traitement au phosphore
Un traitement chimique
Quand il y a des molécules dites pas sympas
Soit ils interdisent au fabricant de vendre
Soit ils traitent en sortie
Une station met en place un travail de proportion et de milieux
En prenant en compte la capacité à accepter
Ce n’est pas de l’eau de source qu’ils rejettent dans mon eau
Même si les objectifs de qualité sont hauts
Usage ouvert
Usage fermé
L’évolution des pratiques de mon cours d’eau se fait en fonction de la démographie
Il faut être souple dans sa tête pour gérer ces problèmes
Rencontres
Échanges
Réflexions communes
Amélioration des espaces
Sont nécessaires
Je demande
De nous entendre sur le territoire
Avec des mesures pour tous
En tenant compte des contraintes des zones humides
Des prairies des bois
De tout ce qui est mon environnement
En remettant des méandres par exemple
Milieu ouvert et milieu fermé en équilibre
Trop de boisement assècherait les zones humides à très long terme
Dans l’évolution naturelle
De l’étang on passe vite à la forêt
D’une forêt vierge intouchable
D’un besoin d’entretien absent
Restez acteurs de mon espace
Pour prendre soin de moi et du vivant
La campagne n’est pas ouverte à tout le monde
À nous tous de trouver le juste milieu
Je suis un lieu
Social
Agricole
Environnemental
Un lieu de vie
Comment réunir les trois dans une même action
Dans un même lien
Cela fait ressurgir les craintes et les demandes de chacun
À faire trois choses en même temps
Un ou deux objectifs décrochent
Et si tout est lié
Comment trouver ensemble des réponses qui conviennent à tous
En collectif
Un moulin était alimenté ici par le Lapic qui le faisait tourner
Il broyait des écorces de chêne
Les tanneurs de Locronan s’en servaient
Des routoirs par là
On y mettait le chanvre
Des pierres plates dessus pour qu’il prenne l’humidité
L’eau débordait de la prairie
Ils disaient « rouillir le champ »
Faire mûrir le chanvre pour que les fibres soient faciles à extraire
Les travaux demandent des choix qui ne sont pas toujours compris
La suppression du bel ouvrage en pierre
La suppression de buses qui n’avaient plus d’usage
La suppression de la dalle bétonnière de la route départementale
La suppression des obstacles non naturels
La création de la passe à poisson
Trois bassins successifs pour que les poissons continuent à remonter
Des anguillettes qui naissent à nouveau plus haut dans le cours
Des travaux qui demandent des choix qui ne sont pas toujours compris
Pour assurer le déplacement des espèces aquatiques
Pour qu’elles puissent se reproduire
L’anguille
Un marqueur écologique
Un marqueur sur la vitesse de l’eau
La terre
Le capital
L’outil de vie
Évitons le Un tout seul
Pour aller vers le Un commun
Avançons ensemble
En prise directe avec la nature
Les personnes seules dans leur hameau
Attachées à leur terre
Autonomes dans leur quotidien
Leur jardin sous la main
Se débrouillent et appellent si besoin
Les liens oubliés
L’Environnement abandonné
La vie a énormément changé
Un patrimoine
Un lieu
Une causerie
Une traversée
Un échange spontané
L’histoire racontée
La transmission
La création d’un livre commun
Invite à s’arrêter pour ouvrir une fenêtre
Et découvrir ou redécouvrir un territoire
Un cours d’eau ne se cache pas dans la mer
C’est la mer
Un cours d’eau c’est la vie
Quand une rivière s’assèche
Tu n’as plus rien
Plus d’eau
Plus de vie
Les gens disent
Ah c’est là le cours d’eau
Mon cours d’eau ne s’impose pas devant vous
Je suis un habitant du paysage
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 8 - Elle
Je la regarde exister depuis toutes ces années
Elle nait en 1920
Au bord de mon ruisseau où il fait bon vivre
Au milieu de la prairie une source arrosait la terre
La fontaine s’utilisait quand il n’y avait plus d’eau
L’été ils inondaient les prairies la plupart du temps
De nombreuses terres des propriétés actuelles
Datent des grands-pères et des grands-mères
Ses frères allaient à la prairie
Ils avaient les pieds les chaussettes trop mouillés
Presqu’une punition de se faire mouiller les pieds
Ils ne jouaient pas avec moi mais s’amusaient de mon eau
Se rendaient-ils compte de ma présence et de son importance
Ils avaient acheté un moulin à moteur pour faire la farine
Des métiers s’étiolaient
Et l’eau n’avait plus son importance
Je coulais
Je traversais avec elle toutes les époques des êtres humains
La guerre
L’occupation
Je n’en souhaite plus
Elle est le malheur des hommes
Le métier
Les femmes n’avaient pas d’autres métiers
Ou elles restaient à la ferme
Elle
Travaillait sans cesse dans les champs
Aurait-elle pu faire autrement que de prendre la suite de ses parents
Elle ne savait faire que cela
La modernité
La plus grande chose ce fut quand la clôture électrique arriva
Son mari disait que c’était l’un des plus grands progrès
Le remembrement
Pour elle c’était naturel
C’était comme ça
Ils disaient elle faisait
Ont-ils assez réfléchi des conséquences
De leur ardeur à dépenser leur énergie
Depuis quelques années
Ils replantent
Remettent des talus et des haies
Préservent mes zones humides
Retravaille mon cours d’eau pour que le vivant reste
Aujourd’hui
Comme il y a plus de publicité que d’informations
Alors elle éteint la télé
Elle préfère lire les journaux
Elle choisit ce qu’elle veut lire
L’eau est là
Elle est là
Comme
Je suis là
C’est normal
C’est comme ça
La paix dans ses choix lui permet de mieux vivre
La paix avec elle rend possibles les choses
La paix qu’elle ressentait quand elle descendait à la rivière
Que je ressentais lorsque je la voyais venir
À son âge avancé
Elle a les yeux tristes et le sourire joyeux
Existence d’une vie avant l’entre deux
Pleine de ce qu’il y avait à vivre
Sans plus sans moins juste ce qu’il faut pour avancer
Et moi
Je coule vers l’océan
Je suis encore vivant
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parfois j’ai l’impression d’être l’écume
D’avoir les cascades dans les mains
D’être un cours d’eau un ruisseau un étang quand il pleut beaucoup
Une rue sur un plan
Mon eau coule apaisante
Têtards poissons lentilles d’eau nénuphars s’amusent
Je vois la vie depuis des centaines d’années
Je prends ma place sur terre
Vers la mer donnant ma force aux planctons
Les oiseaux chantent
Le vent souffle
Les arbres se dressent
Je ressens cet air frais qui m’accompagne
La vie c’est s’amuser rigoler et profiter de chaque instant de chaque moment
D’apprendre de nouvelles choses
De construire son avenir
De grandir d’avancer sans s’arrêter
De toujours continuer
De ne jamais baisser les bras
À mon image sage passage
Traversée d’un territoire
Chacune de mes gouttes arrose la terre
Les déchets me salissent
Les animaux confondent plastiques et nourriture
Tuent la faune la flore qui m’entourent
Des dégâts qui perturbent mon cours
Qu’attendez-vous humains pour agir
Qu’est-ce qui sera vrai demain
Vos frites vos KFC vos canapés
Ou Moi dans vos lavabos vos machines à laver
Serai-je encore là pour vous donner mon eau si essentielle à votre vie
Vous me racontez cette histoire
Celles des requins qui mangent les têtards
Les parents qui crient aidez-nous
J’ai le pouvoir d’avoir une eau potable
Prenez là buvez là et arrêtez d’y déverser vos habitudes
Je vois l’enfant venir
Il marche à côté de moi un coquillage à la main
Il aperçoit des déchets dans mon eau
Il se sent criminel
De participer à une destruction
Alors il se baisse
Plonge son bras
Ramène quelques déchets à la surface
Les met dans une poubelle
Il se baisse encore
Prend mon eau la filtre et la boit
à cet instant à ce moment
Il se détend
Se sent libre et apaisé
Il entend le chant des oiseaux
Le bruit du vent dans les arbres
Il bouge autant qu’il veut
Calme il danse
Il vit
Il pose un matelas sur mon eau et s’endort de fatigue
Il flotte
Se laisse aller dans le mouvement
Je le berce
Dans son rêve il dit qu’Il aimerait revivre cette journée jusqu’à la fin des temps
Il m’appelle
« l’eau de vie »
Je suis
« calme relaxante jolie fabuleuse extraordinaire incroyable magique »
Il dit aussi
« vous sentez la vie en vous quand vous la voyez et que vous y entrez »
Mais qu’il est triste de me savoir polluée
Son rêve continue et il continue à me parler
« Tu es douce comme des feuilles qui me chatouillent
Désastreuse comme une tempête qui t’emporte
Tu es transparente à voir le fond de ta rivière
Et remplie des malheurs qui font ta boue »
Il se redresse et fier me crie
« J’affronterai les pollutions que tu subis
et te protègerai pour que toujours tu descendes à l’océan »
Son rêve se termine et il finit par m’avouer
« La vie c’est Tout »
La vie c’est un tas de choses adorables mignonnes parfois moches
Derrière toutes ces choses moches se cachent des explications douteuses et compréhensibles aussi
Souvent logiques pour les humains
Mais la vie c’est aussi de jouer avec ses amis
De manger de boire de bouger
Faire des activités du sport de la natation pour nager dans ton eau
Chaque seconde compte dans la vie »
Chaque seconde compte dans la vie
Chaque seconde pour vivre dans l’infini du temps
Chaque seconde à prendre conscience de la réalité
Chaque seconde à nous emmener à la vie
Chaque seconde
Côte à côte
Moi et toi
Côte à côte
Toi et moi
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 10 - Le marché
L’eau
L’essentiel
On ne peut pas s’en passer
C’est la vie
Il faut la partager
C’est tout
L’eau devient rare
Elle est touchée par la pollution
Devez-vous attendre qu’elle disparaisse pour nous mobiliser
Un cours d’eau est prioritaire
La terre doit respirer
Un cours d’eau fait partie de la vie
S’ils les cours d’eau sont là c’est qu’ils ont une utilité
S’ils sont là c’est qu’ils servent à quelque chose
S’ils sont là c’est qu’ils apportent de la biodiversité
À nous d’être de bonne volonté pour les nettoyer pour ne pas les polluer
Et de ne pas juste les regarder et s’en servir pour nos intérêts
Il faut donner du sens à l’aménagement d’un cours d’eau
À son utilisation
À sa préservation
Avant
Les prairies se multipliaient
Les ruisseaux les traversaient
Les sources m’abreuvaient
Qu’avez-vous fait
Dans la rivière vous vous baigniez
Au puits vous buviez l’eau
Qu’avez-vous fait
Vous vous permettiez des choses simples
Maintenant vous vivez dans un monde d’interdits
Alors qu’un cours d’eau
C’est la liberté
Qu’avez-vous fait
Un cours d’eau comme Le mien
Il a sa place
Toute sa place
Avec son cours sinueux
Ses poissons qui reviennent
Ses zones humides qui l’entourent
Sa présence permanente
Faisons ensemble
Les enfants y mettaient des petits bateaux en papier
Vogue vogue sur l’eau mon joli bateau
Les petits bateaux dans les ruisseaux
Plus aucun n’existe
C’est partout qu’il faut prendre soin des cours d’eau
Pas seulement pour les intérêts de quelques-uns mais pour le mieux-être de tous
Depuis la destruction des talus
L’eau n’entre plus au sol
N’abreuve plus la prairie
Se sauve jusqu’à la mer pour ne plus être rattraper par la propriété de l’homme
Aller contre mon cours
Non
Aller voir sur le terrain ce qu’on peut faire
Oui
Quand nous aimons notre terre
Nous sommes tous écologistes sans l’être
Trouvons des terrains communs
L’eau c’est la vie
Ne l’oublions pas
L’eau
Ce sont des enjeux de territoire
Des points de vue
Une question politique
Il faut être impliqué
Des gens en parlent de partout
Tout le monde est concerné
Un cours d’eau demande
De S’intéresser à son territoire
De Regarder de plus près
De S’approcher et d’Apprendre
De S’impliquer
Tout ce que nous avons perdu le retrouverons nous un jour
Tout ce que nous avons trouvé servira-t-il à nous aider
À me mettre en avant pour me rendre ma place
L’eau c’est l’essentiel
Sans eau il n’y a pas de vie
L’eau c’est un cycle
Un cycle de vie
L’eau est indispensable
Toute notre vie est à base d’elle
Transformez les lignes droites du ruisseau
Inversez les erreurs en qualités
Qualité de l’eau
Freiner ralentir la vitesse de mon eau
Pour ralentir vos vies et prendre plus de temps
Boire l’eau de mon eau sera difficile
Mais de changer ses pratiques c’est possible
Rendre accessible mon cours d’eau c’est possible
S’engager tous ensemble c’est possible
Faisons ensemble
Mon eau doit rester un bien commun
Nous devons en conserver l’accès et la préserver
En garder la qualité et le plaisir de la toucher de la boire
La santé de tous est en je
L’eau de mer
L’eau douce
Les deux sont malmenées
Les deux sont abimées
Peu respectées
Utilisées à l’extrême
Des époques
Des demandes
Des pressions
Presque des obligations
L’eau abondante est polluée
L’eau rare est propre
Qui gardera l’eau propre
Comment s’affirmer face aux industriels
Qui profite
Qui abuse et use les eaux
Le citoyen s’engage-t-il
En a-t-il la place
Comment faire
Il faut de la pédagogie
Un accompagnement
Briser les tabous
Une remise en question
Une implication
L’eau
Le cours d’eau
Le ruisseau
La rivière
L’endroit
La particularité
Les cultures
La culture
L’attachement
Le lien social
Le lien professionnel
Les agriculteurs en dehors de leur métier
Ce sont
D’abord des hommes et des femmes qui ne sont pas là par hasard
Une lignée
Une volonté
Des pratiques
L’eau
C’est la vie
Mon cours d’eau
Un lieu vivant
Le cours d’eau
Essentiel à un territoire
L’eau est vitale
L’eau est au centre de nos questions
Posons-les avant qu’elle ne disparaisse de nos cours d’eau
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 11 - Elle et Lui
Elle avait entendu parler de l’atlas des rivières
Pour connaitre l’histoire du lieu où on vit
Pour créer du lien
C’est un chemin à prendre
Comme celui qui pourrait s’inscrire le long de mon cours d’eau
Rencontrer un territoire
C’est s’y inscrire avec tout ce qui le compose
Elle et lui partent en quête
S’enquièrent
Voient comment l’EPAB s’y prend
Son rôle
Son lien au cycle de l’eau
Ses recherches
Ses souhaits
Que mon cours d’eau ne soit pas entravé
Qu’il puisse charrier une eau non polluée
Qu’il n’ait pas trop de profondeur
Trop de linéaire
Qu’il ne déborde pas trop
Qu’il n’y ait pas trop d’arbres au bord
Une bonne gestion
Pour une biodiversité
Et m’aider à reprendre un cours plus naturel
C’est esthétique apaisant agréable d’être au bord de mon eau
Le fait de participer aux différentes rencontres
De profiter des endroits qu’elle et lui ne pourraient pas aller voir et en découvrir d’autres
Leur apprennent beaucoup de ce pays de cette terre de mon cours d’eau
Le déplacement en voiture laisse peu de place aux manières douces
Au temps à prendre
Elle et lui s’en rendent compte
Lui et elle réfléchissent déjà à faire autrement pour me voir
Elle et Lui
Lui et elle ont pris les petits chemins et elle et lui m’ont vu
« De mettre des panneaux partout ce serait bien » ont-ils pensé
Mais ça empêcherait aussi la découverte
Et pourrait gâcher le paysage
Elle et lui continuent de réfléchir
Lui et elle se disent
Identifier des zones pertinentes
Créer des événements
Communiquer sur une variété de sujets
Rendre possible tout ce qui permettrait de faire se déplacer les personnes
Favoriser le lien
Seraient autant d’actions pour faire vivre mon cours d’eau
Dans le quotidien des gens
Elle et Lui aimeraient que leur maison serve d’appui
Aux rencontres aux discussions
De montrer que c’est possible par leurs initiatives
De faire à partir des gens
De montrer que ça marche
Ensemble
Elle et lui disent
Ce serait super que ça continue à être des prairies qui ne soient pas laissées en friche
Nous sommes prêts à jouer un rôle
Nos pratiques ont un impact même si nous ne touchons pas le cours d’eau
Nous allons limiter le travail du sol
Replanter quelques arbres
Une pratique sans intrants chimiques
De l’engrais organique du compost du fumier
Pas de pesticides
Essayer de couvrir le sol de matières organiques
Soit des plantes vivantes engrais verts couverts végétaux ou apport foin
Viable économiquement et physiquement
Si nous voulons travailler sur le long terme
Avoir une activité durable
Le tout à la main n’est pas viable
Nous portons une attention particulière sur l’ergonomie au travail
Si nous ne pouvons plus travailler
L’économie ne suit plus
Nos pratiques sont importantes
Elles ne nuiront pas au Lapic
Lui et Elle comptent sur la pluie
Sur l’irrigation
Les serres bitunnel
Mais pas le forage
Elle et lui cherchent à être rationnels mais respectueux de leur terre
De mon cours d’eau
Elle et lui disent
De remonter l’eau n’est pas logique comme mouvement
C’est rassurant de l’eau qui coule en bas de chez nous
C’est rassurant de savoir qu’elle est là
Elle est la vie
Lui et elle envisagent des actions
De nettoyer mon cours d’eau
J’en rêve déjà
De prendre soin du lieu de vie
J’y aspire
De donner du sens aux discussions
Je le souhaite
De se mobiliser
Ensemble ils sont plus forts
L’eau ou la terre
Les deux vont ensemble
Un équilibre à trouver
L’eau c’est la vie
La terre c’est la vie
Elle et Lui poursuivent leur réflexion
Lui et Elle disent
Qu’est-ce que je peux faire pour la crise écologique
Nos démarches sont de limiter nos déplacements
Nous inscrire dans un pays
Un territoire
Créer du lien
Que les gens se parlent
D’Être Politiquement engagés
Nous sommes prêts à nous mettre en réseau
La terre comment l’utiliser
Qu’y déverser
Lui et Elle s’installent dans un territoire aux enjeux très fors
L’homme est celui qui dérègle
La façon de cultiver la terre de prendre soin de l’eau
C’est vous qui avez ces impacts
Cette responsabilité
Il faudrait généraliser les pratiques agricoles
Continuer les actions sensibles
Toucher d’autres cordes
De faire se rencontrer les gens
Les faire se parler pour faire ensemble
Au bout de leur réflexion
Elle et Lui disent
Nous avons cassé la glace
Sommes entrés dans le vif du sujet
Nous avons posé la première pierre et nous sommes donnés envie
De nous impliquer ensemble
Ne plus être seul face à mais ensemble
Pour répondre et s’ouvrir à ce qui est autour de nous
Et pas forcément uniquement à l’humain
Mon cours d’eau
Sa faune
Sa flore
Leur sont essentiels
Elle et Lui descendent avec leur enfant
Lui et Elle me le présentent
Ils se déplacent du côté boisé
Debout
Contemplatifs
Ils s’imprègnent de mon paysage
Ils m’écoutent
Observent ce qui m’entoure
Elle et lui partagent ce moment de sérénité
Un moment de sérénité que j’offre à toutes celles et à tous ceux
Qui viennent près de mon eau
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 12 - Je suis là
J’ai du vécu avec celles et ceux qui veulent faire
Je suis le concret
Je suis à plusieurs points
Ma direction est prise
Un paysage opérationnel à portée de vos mains
De vivre dans ce territoire demande
De s’en nourrir
De s’y conforter
De s’y déplacer
D’y puiser à l’intérieur
Je suis là
Prenez un temps
Observez
Des arbres qui viennent de partout
De la Californie et autres pays
Personne ne se pose la question
Pourtant
Ils font partie du paysage
Comme moi
Suis-je devenu invisible
Nous avons tous une responsabilité sur ce que nous allons transmettre
Le paysage créé façonné aménagé
Apprenez
À mesurer
À affuter
Votre regard
Ménager et révéler
Entrer dans le lieu
S’en imprégner
Prendre l’information
Garder le mystère
Arrêter d’ajouter
Lisibilité et sens vont de pairs
Être avec
Être l’exemple
La juste mesure pour revenir à l’âme du lieu
Pour redonner sa place à la nature
Redonnez-moi ma place
Rapprochez-vous encore un peu
Venez tout au bord de mon cours
Rassurez-vous
Je sais que rien n’est blanc ou noir
L’équilibre est plus subtil que cela
Vos mains vos cœurs me sont nécessaires
Trop de nature autour de moi pourrait me refermer
Il faut communiquer
Partager les points de vue
Reprendre en compte la notion de paysage
Et s’adapter
Se transformer
Quand vous franchissez un pont
Vous avez la preuve que j’existe
Un espace de recul
Une ouverture de paysage
Un tunnel de végétation
Et si vous allez plus avant plus loin
Pour me rencontrer
Vous trouvez la présence de la faune de la flore
Même si la qualité de mon eau laisse encore à désirer
Activez-vous
Qu’attendez-vous
Je vous l’assure
Venez sur les ponts pour commencer
Descendez me toucher de vos doigts
Et avancez plus en amont ou plus en aval
Créez un chemin qui me longe avec l’accord de tous
Je le désire de vous voir œuvrer ensemble pour mon cours d’eau
Venez avec vos bras et vos jambes
Venez me respirer
Et ouvrez les portes des possibles ententes entre vous et avec mon cours d’eau
Poussez fort s’il le faut mais venez avec tout ce que vous êtes
Pour que je redevienne qui je suis
Le Lapic
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 13 - Les possibles
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 13 - Les possibles
Les attachements liés à l’eau sont universels
Une mobilisation de la population
Un intérêt d’agir ensemble
Sensibiliser et découvrir
Un engouement qui perdure
Des livrets des parcours
Des podcasts des témoignages
Un travail de fond autour de cet intérêt commun
Des démarches participatives
La découverte de ce que chacun et chacune apporte
Le chemin de randonnée
Un délicat possible à mettre en place
Les portes se poussent
L’enjeu eau est bien là
Chacun et chacune sa partition
Une partition à accorder pour qu’il et elle se saisissent de la suite
De nouvelles perspectives
De la poésie locale
Des mots d’eau qui coulent
Faire grossir la bulle
Être touché par ce qui se passe
Une aventure investie
Une attention à mon cours d’eau
Des étapes sensibles
Une réussite de dingues
La voie
Marcher le long
Respirer s’inspirer
Semer les graines
Apprendre la poésie du cours d’eau au fil de l’eau
Et s’assoir ensemble à son bord
En avant toute
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Parcours 14 (Bonus) - Ensemble coule le cours d'eau
Le Lapic
Coule mon cours d’eau
Coule jusqu’à la mer
Pour le préserver
Pour continuer à le regarder
Pour contribuer à son épanouissement
Sortir des difficultés d’investissements
Sortir des crispations
Créer une politique de l’eau
Un besoin de dialoguer
Un besoin de concertation
Élargir aux acteurs de territoire
Rénover localement
Rénover l’approche
De la source à la mer
Fédérer sensibiliser
Croiser partager
Dynamiser rendre possible
Partir sur un temps guide
Capter les éléments
Les causeries les traversées
Coule mon cours d’eau
Coule au son de ton eau
Au bruit des arbres de la faune et de la flore
Les histoires les vécus l’expérience
Se déplacer sur mon cours d’eau
Rencontrer la réalité de chacun
Des cartes des lieux
La diversité des points d’intérêt
L’association des artistes en mouvement
Les intentions portées
Fédérer la communauté
Transformer la relation à la rivière
Un mouvement qui s’élargit
S’inscrire dans le temps
Continuer le dimanche
Évoluer
Enrichir
Lier
Coule mon cours d’eau
Coule à la respiration du temps
À la sensation des éléments
Des spécificités des expérimentations
En parler pour les faire connaitre
Faire grossir pour créer de la matière
La culture comme levier dans le dialogue
L’accompagnement en ressource
L’action qui associe
Des chercheurs réunis
La population des démarches
L’objectivation qui en découle
Coule mon cours d’eau
Coule dans l’évaporation des gouttes
Dans les pétillements doux
Un investissement
Un appui
Une mise en œuvre
La marche de la source à la mer
La démarche portée
Les marches à franchir step by step
Approfondir la méthodologie
S’approprier les approches socio culturelles
L’approche de l’eau
Co construire
Diffuser
Des productions multiples
Coule mon cours d’eau
Coule sur les pierres carrées
Sur les feuilles échouées
S’inscrire dans la dynamique de l’évolution
De la matière de travail
Ramener les gens vers la rivière
Étoffer
Alimenter
Poursuivre
La mise en place d’une communauté
Un partage
Un territoire
S’inspirer
Des points communs
Continuer d’approfondir
Les points d’appui
L’apprentissage
Rester en lien
Coule mon cours d’eau
Coule à la source de nos inspirations
À la conquête de nos respirations
Appréhender le réchauffement climatique
Sortir du silo
Du seul je suis
Répondre à la question qui se repose
À la question qui se pose
Comment vivre demain
Poursuivre la transmission
Suivre le cours d’eau
Au jour le jour pour toujours
Coule mon cours d’eau
Coule sur le jour levé
Sur le jour tombé
Redistribuer à tous
L’en jeu l’en je des rivières
Leurs ruissellements
À chaque endroit
Un cours d’eau sur un territoire
Un cours d’eau ruisseau rivière fleuve
Essayer autrement
D’autres échanges avec la population
Des coordonnées pour ouvrir
Travailler à l’essentiel
Aller sur le cours d’eau
Sortir des jeux de postures
Avoir l’interconnaissance des paroles prononcées
Des espèces invasives
Des déclassements
Passer à la phase suivante
Des écoutes des lieux
Des consensus à pratiquer
Coule mon cours d’eau
Coule à la croisée de nos chemins
À la rencontre de nos demains
Aller à la rencontre
Du temps long
Plein la figure
Être patient
Du temps long
Aller sur le terrain
Créer les accroches
Du temps long pour incarner la philosophie de l’espoir
Faire atterrir la pensée
Ouvrir au fil de l’eau
Être sous de nouvelles échelles
Attraper de nouvelles étoiles
Et les voir se réfléchir dans le cours d’eau
Quand il fait beau
Quand il pleut
Coule mon cours d’eau
Coule
Je viens vers toi
Le pas pressé de te retrouver
Le pas joyeux de te savoir là
Les autres parcours :
Parcours 1 - Je suis làParcours 2 - Une réalité
Parcours 3 - Une traversée
Parcours 4 - Un paysage
Parcours 5 - Une histoire comme une autre
Parcours 6 - Lui
Parcours 7 - L'eau, la vie
Parcours 8 - Elle
Parcours 9 - Rêve d'enfants
Parcours 10 - Le marché
Parcours 11 - Elle et Lui
Parcours 12 - Je suis là
Parcours 13 - Les possibles
Je suis là - 2
De vivre dans ce territoire demande de s’en nourrir
De s’y conforter de s’y déplacer
D’y puiser à l’intérieur
Prendre un temps Observer
Nous avons tous une responsabilité sur ce que nous allons transmettre
Le paysage créé façonné aménagé
Apprendre
À mesurer À affuter
Un certain regard
Ménager et révéler
Entrer dans le lieu
S’en imprégner
Prendre l’information
Garder le mystère
Arrêter d’ajouter
Communiquer
Reprendre en compte la notion de paysage
S’adapter Se transformer
Être avec
Être l’exemple
Lisibilité et sens vont de paires
Partager les points de vue
La juste mesure pour revenir à l’âme du lieu
Pour redonner sa place à la nature
Michel Nedelec
Michel Nedelec
Le moulin au bord du Lapic
Le lieu de résistance
Le maquis s’était regroupé là
30 à 40 personnes
Certains étaient recherchés pour complicité après le sabotage qu’ils avaient fait
Les propriétaires du moulin avaient hébergé des résistants des maquisards
Ils avaient hébergé des saboteurs
Un oncle a été tué sur la poche de Lorient quelques mois avant la fin de la guerre
Il avait 20 ans
Mon père a été résistant
Il en parlait peu
Originaire de Quimper son ancienne ferme a servi comme lieu d’hébergement pour les Allemands
Les sacrifices imposés
Les devoirs alloués
Le silence dans les mots
Le cœur fermé
Il apprenait comme bien d’autres la guerre
Il apprenait à se taire tout en sachant
Et à coté de sa ferme
Le Manoir
Des résistants qui se sont cachés
Peut-on dire que Le Lapic est un résistant ?
Quand j’étais agriculteur j’ai fait une formation sur les sols
L’explication des formations géologiques
Les temps d’évolution
J’ai appris que la Bretagne avait été rattachée à l’Angleterre
Une petite rivière entre les deux
Au bas
Du riz des pâturages
Les gens dans des grottes
Mais c’était il y a très très longtemps
En ces temps immémoriaux on peut s’imaginer que le Lapic s’étendait plus loin pour rejoindre d’autres rivières
Le Lapic
Il représente La vie
Au sens large
Une vie sociale
Tous les gens qui vivent autour aujourd’hui et hier
Avant La vie était plus forte plus dense
C’était un besoin
Les moulins
La gestion de l’eau qui arrosait les prairies
La valeur fertilisante de l’eau
Ça ramenait la vie l’énergie
L’énergie au niveau des moulins
Le blé moulu
Des petits systèmes d’irrigation se créaient
Les gens partageaient à tour de rôle
L’eau apportait la nourriture par ses nutriments
Une eau qui se buvait ? je le crois
Les puits étaient développés au niveau des fermes
Un maillage de territoire avec talus et haies
Les puits restaient chargés longtemps de leur eau
Maintenant les talus ont disparu les puits se vident vite
Nous ne sommes pas dans le même schéma qu’avant
Le remembrement est passé par là
Le Lapic est devenu un déversoir
Avant
il était considéré comme une source de vie
Il amenait/apportait aux gens
Après
Avec les drainages
Les évacuations allaient dans le Lapic
Le Lapic devient un exutoire de nos intrants de nos comportements de notre exploitation
La sur fertilisation avec déjections animales était mal gérée
Mais Le Lapic est un résistant
L’eau doit couler
On l’a mis droit
L’eau a coulé plus vite
On l’a un peu busé
Abusé même
Avant
Trois quatre mètres de large maximum
Aujourd’hui
De trois à six mètres en ligne droite
Le lit a doublé de largeur
Et il s’est refermé
La végétation personne ne s’en est occupée
On a oublié le Lapic
Il s’est caché
Le moins mal
Par les ronces qui le recouvrent
Le plus difficile
Par les arbres tombés qui le referment
Le Lapic
Il faut l’ouvrir
Il faut refaire des talus des haies
Il n’est pas qu’un exutoire
Il faut faire prendre conscience aux gens de sa fonction
La vie animale qu’il nourrit
À protéger
L’énergie qu’il délivre
À retrouver
Qu’elle devienne électrique
C’est possible lorsque le Lapic développe toute sa force à un moment de l’année automne hiver
Aujourd’hui
Le Lapic baisse très vite de niveau
En trois semaines de temps il peut baisser de volume
Alors que les nappes phréatiques sont pleines
Les précipitations du ciel et des champs arrivent très vite dans le Lapic
Ainsi que l’eau des routes des départementales
S’il se remplit en hiver il se désemplit et devient un petit filet d’eau au printemps
Et à l’été presque plus rien
Avant
Les zones humides servaient de tampon pour éviter que cette eau aille très vite dans la rivière
L’eau retenue permettait un arrivage plus étalé
Le Lapic
qui est-il ?
La source du Lapic est un peu comme les racines des arbres
Elle se trouve à Locronan et Quéménéven
Je pourrais dire que c’est un résistant un peu boiteux
Il a un bon potentiel de biodiversité non exprimé
Mais on l’a handicapé
Il ne s’exprime plus au naturel
Il doit reprendre une place plus importante
Même s’il est tout petit
Les petits ruisseaux font les grandes rivières
Son travail sert aux autres rivières
Il amène des dynamiques
D’autres liens
À nous de nous motiver à faire des choses
Comme les randonneurs qui sont partants pour créer un chemin piéton
Pour enlever les ronces
Pour restaurer le lavoir qui le surplombe
Et pour nous locaux
Une façon d’expliquer la vie autour de ce cours d’eau
D’améliorer ses conditions « d’existence »
Même si ça a déjà commencé
Il faut prendre le temps
Tout demande du temps
Le cours d’eau à traverser tant d’époques
Avant
Le Lapic restait dans son lit
Les hommes créaient une petite déviation partielle de l’eau pour alimenter le moulin
Des biefs
Et des étangs au-dessus pour stocker l’eau
Mais ils ne touchaient pas au cours d’eau et ne s’en servait pas comme exutoire
Maintenant
On supprime les biefs car il n’y a pas autant d’eau dans le Lapic
Les pêcheurs préfèrent c’est encore plus naturel
Ouvrir le Lapic
Rediscuter
Remettre en discussion le rôle d’une rivière/du cours d’eau
Créer des lieux d’échanges de travail en commun
L’entretenir sous sa forme actuelle
Avec la possibilité de mettre des pratiques en place pour retrouver son niveau d’eau
Revoir la façon de l’exploiter
Respecter les contraintes de mettre des couverts végétaux
Mettre des cultures intermédiaires pour freiner l’écoulement de l’eau
La pluie s’infiltrera par les plantes et ensuite par les racines
Une première étape avant les talus
Éviter de mettre la terre à nue l’hiver en attendant d’en mettre une autre au printemps
Quand on récolte le maïs on laisse ta terre à nue
Sensibiliser les propriétaires les locataires les exploitants
Un travail de fond à faire avec ces gens
Mais prendre le bon bout
Ne pas se confronter
Ne pas venir d’en dehors
Si les choses se faisaient entre agriculteurs d’associations de gestion du patrimoine
Si les choses se faisaient avant de partir en retraite par des transmissions de savoir
Installer la discussion et l’entente
On veut se balader tu nous prêtes un bout pour passer
Accepter que ça prenne du temps
Peut-être 20 à 30 ans
Ne pas bloquer
Ne pas dire tu dois faire ça
Engager un travail de fond et de longue haleine
Que devons-nous arrêter ?
Zones libres zones tampon zones humides zones de pâturage
Même volonté
De plus en plus les paysans arrêtent la production animale
C’est le cas pour le Lapic
Pourtant
La seule façon de valoriser les bas-fonds c’était le pâturage
L’autre idée
On va recréer des zones naturelles
Des endroits qui deviennent inexploités
Un intérêt pour le paysan d’être rémunéré
On revient d’une façon naturelle aux zones libres qui vont freiner l’eau comme les couverts hivernaux
On va refaire des freins
Des agriculteurs sont de plus en plus sensibles aux talus et aux haies
Le travail de recréer des méandres
Freinage à l’exutoire limiter le débit de l’eau
Avant
Des surfaces d’intérêt écologique (haies talus bois…)
Des zones tampons entre Le Lapic et les champs
Les zones libres n’empêcheraient pas d’entretenir les abords des rivières
Les aménagements de fait pour les piétons les vélos les chevaux
Des activités de loisirs mais avec une participation active dans l’aménagement
Les randonneurs sont partants
Des zones ont été aménagées dans le temps
Je suis optimiste
Beaucoup d’agriculteurs sont le long du Lapic
Certains sont ouverts
Ils laissent des distances entre la culture et l’eau qui circule
Une évolution des jeunes sur cette question des différentes zones et de leur exploitation
Ça va évoluer avec eux
Si les jeunes agriculteurs restaient fermés
Le Lapic pourrait se boucher
Une retenue d’eau
La surface qui s’étale
Le drainage des terres qui s’évacuent dans le Lapic
Leur propre surface serait diminuée
Des zones humides plus hautes
Quand j’étais exploitant agricole de 84 à 2020
Ma ferme à Kerdun
Une zone humide jusqu’au corps de ferme
Je m’en rendais compte
Pas la même nature de terrain qu’en haut
Tout a été drainé autrement tout aurait gardé son eau
Quand tout a commencé ?
J’ai été attiré
Je cherchais une ferme
J’en ai vu un paquet
Un oncle à ma femme arrêtait son métier
Je l’ai rencontré
Pas simple au début
Mais on s’est mis d’accord
Mes parents étaient exploitants à Penhars sur Quimper
Mon père voulait arrêter
Je trouvais qu’il n’y avait pas trop d’avenir en bordure de ville
Il était urgent que je trouve
Ma femme de sainte Anne la Palud
La ferme où est né mon beau-père
Ma tante qui vit encore
Elle a traversé toutes les révolutions agricoles
Un beau témoignage d’une femme de 104 ans
Elle fait encore à manger le linge le potager
Elle a de cette eau dans le sang
En 97 98-je suis passé en forme de société EARL
En Exploitation agricole à responsabilité limitée
J’avais un but fiscal
Je l’ai appelé l’EARL du Lapic
Les gens me posaient la question c’est quoi le Lapic
La rivière d’en bas
J’ai créé de la curiosité
Le lieu-dit Kerdun
Par cette appellation originale j’interpellais les gens sur l’existence du cours d’eau
Mon voisin a fait le même cheminant
Il a nommé son entreprise l’EARL de la vallée du Lapic
Au début les courriers se perdaient entre nos fermes
Mais rapidement tout est rentré dans l’ordre
J’ai toujours pensé qu’ensemble nous étions plus forts
Une passion pour les vaches avant le cours d’eau
J’étais passionné par la vache laitière
Ça ou rien
Une passion transmise par mon père
La vie de mon père
Toute une histoire
J’ai repris son troupeau
Une forme de filiation
La Holstein différente de la Frisonne des Pays-Bas
Au départ mon père élevait la Bretonne Pie noire
Mais à Quimper il ne jouissait que de petites surfaces
Il fallait dégager du revenu
Donc intensifier la surface
Nous étions six à la maison plus l’oncle salarié
De la bretonne il passe à la frisonne
Comme il se passionne
Il fait venir deux trois vaches du Canada les Holsteins
Je m’installe avec 25 de ses vaches avec un projet pour en avoir 35
Les quotas laitiers arrivent en avril 84
Quelques mois après mon installation
Je ne savais pas si je pouvais tenir le projet
Ma laiterie incertaine de savoir si l’Europe me donnerait du lait
Alors j’ai ajouté la culture des céréales orge blé et un peu de maïs
Et beaucoup de prairies temporaires retournées
J’étais dans l’Intensif
Je compris qu’il fallait que je fasse mes armes au niveau de l’élevage
J’ai trouvé un système ultra-sensible
Je n’avais pas le droit à l’erreur sur l’alimentation des bêtes
Du maïs et de soja sont assez couteux
Alors je décidais d’entrer dans un groupe de réflexion en 89
On se souciait d’un animal plus durable PDD
Plan de développement durable
Un groupe du Finistère se créait pour aller au bout du raisonnement
Pour ne pas être en train de rêver
Pour avoir un système économique viable
Pendant cinq ans j’ai côtoyé des agriculteurs qui avaient des systèmes herbager
La formation de l’herbe l’exploitation de l’herbe
L’herbe autour des fermes pour sortir les animaux
J’ai mis en place des choses
J’avais 32 hectares et trois parcelles
J’ai planté des haies
J’ai refait les talus en 97
Je voyais que les bas-fonds des champs avaient moins d’eau
J’avais freiné l’eau en contre bas
Une protection des animaux utile aussi
Ce qui fut utile pour le jeune qui a repris
Et après j’ai mis beaucoup moins de maïs
Un système pour arriver à 80% d’herbe
Je vivais mieux mes résultats étaient meilleurs
Avant de passer à 80% d’herbe
Au niveau des intrants : les phytos sanitaires les engrais je n’étais pas bon
Si j’ajoutais à cela tout le travail que cela me réclamait ainsi que l’équipement pour le faire
Je me rendais compte d’une meilleure qualité de vie financière mais pas familiale et sociale
À l’époque des gros tracteurs envahissaient les terres
Pour ne pas être à part Je m’alignais avec mes voisins pour nous entraider faire du travail en commun
D’où des investissements conséquents
Le système de vaches ne me demandait pas trop d’énergie mais les cultures oui si je voulais travailler avec les voisins
Il fallait m’équiper
Je rentrais dans un système
Essayer autre chose
J’ai fait des simulations avec une dominante d’herbe
J’ai argumenté
Je me suis engagé
Je ne voulais pas répéter les erreurs
Je travaillais essentiellement avec du pâturage
De la fauche d’excédent
Un kilo de céréales te coûte 4
Un kilo de mais te coûte 2
L’herbe pâturée te coûte presque pas 0,5
Le rapport du coût alimentaire me faisait exploser les compteurs
Ce qui m’amenait à être actif dans la prise en compte de l’environnement du social
Avec moins de boulot et une meilleure économie
Et des retours en qualité
Je nourrissais mes bêtes les prairies et moi
En prenant soin de mon environnement
Je réparais le Lapic
Je lui redonnais de la vie
La couleur de l’eau redevenait plus claire
Avec des surfaces de terre nues l’hiver ma terre partait dans les surfaces en pente
L’évacuation de ta terre dans le cours d’eau
Alors qu’avec l’herbe l’eau est retenue et la terre aussi
Je n’avais plus besoin d’investir dans une machine dans un engin
Je faisais appel à une société de manière ponctuelle
J’avais plus de liberté financière moins de crédit à long terme
Une autre logique économique
Et le travail en commun s’arrêtait avec mes voisins
Eux continuaient en culture céréalière avec les mêmes besoins
Moi non
De fait quand j’ai changé le travail d’équipe a moins fonctionné
J’ai essayé de les convaincre mais leurs regards dépendaient du regard des autres
Le regard extérieur mais aussi le regard intérieur
Celui des parents qui ont fait pour le remembrement
Moi je m’installais sur cette terre
Eux y étaient nés
J’avais plus d’indépendance
Ce regard extérieur je m’en moquais plus
Le regard intérieur n’était pas le même
De grandes discussions avec ma famille m’avait poussé à prendre ma direction
Le machinisme
Je n’ai jamais été dans cette passion alors que les voisins oui
Les belles machines les beaux tracteurs ils aimaient
Nous n’étions pas dans le même registre
Beaucoup pensaient que ce système d’herbe était gourmand en temps
Le fait d’avancer le fil tous les jours pour apporter la ration quotidienne aux vaches
Chaque jour de réorienter les bêtes vers l’herbe à pâturer
Leur donnait la raison de ne pas y aller
J’ai essayé de les amener sur un groupe en commun
Ils ont changé un peu leur pratique mais pas totalement
Le regard de l’autre est trop fort sur eux
Moi on me traitait de rêveur
Dans le Porzay les haies n’étaient pas bien vues
Il ne fallait pas gaspiller la terre pour planter des arbres
Un aspect négatif
Chaque parcelle de terrain compte et doit être exploitée
Alors que de nombreuses études existent sur le sujet
« Ce que tu perds autour tu le gagnes au milieu »
Attendre dix quinze ans c’était trop
Et aujourd’hui
De ces gens là plantent des haies refont des talus
Il faut du temps pour chaque chose
Quand je suis arrivé en 84
Quatre génisses de mon père attendaient leurs veaux
Je les mets dans une parcelle
La tempête souffle fort
L’accident se produit
Un râtelier tombe sur une bestiole
Le râtelier un abri couvert où je mets du foin
Je dois envoyer la bête à l’abattoir
J’ai pris conscience du pays dans lequel j’arrivais
Il n’y avait aucune protection sur les parcelles
Pas de haies pas de talus
Le vent de la mer en prise directe avec la prairie et les bêtes
La suite
Pour continuer dans ma démarche je voulais préparer la suite de mon engagement pour un jeune
Le jeune que j’ai choisi est lui totalement herbagé avec plus de vaches que moi
Un peu plus de 100
Il a choisi des kiwis
Une des plus légères
Un croisement entre la jerzeyaise une vache un peu souris avec des taches noires autour des yeux et la frisonne issu de sélections génétiques
Il traite une fois par jour au lieu de deux
En décembre et janvier il n’a pas de traite
Un temps de repos pour les vaches et pour lui
Les vêlages ont lieu sur les deux mois de février et mars
Et le reste de l’année il gère l’herbe
Nous les anciens nous tentions d’être performants un peu partout avec cette tendance à nous disperser et à augmenter nos heures de travail
Lui prend un axe et le suit
Il s’occupe de la bonne gestion de l’herbe et de la santé des animaux
Les bêtes sont dehors toute l’année
Quand il pleut les parcelles pourraient être noires et cela déplait aux voisins
Lui avance le fil tous les jours et referme derrière
Un sol qui n’a pas le temps d’être piétiné
Les bêtes ne restent pas plusieurs semaines au même endroit
L’herbe revient naturellement
Pourtant le regard se braque sur ce système
Lui à moins de problème sanitaire
Dans une étable il faut gérer les bêtes
Des virus des bouillons de culture
Lui n’a plus cette gestion-là
Et comme ses bêtes sont plus légères elles tiennent mieux sur la terre
Il leur demande beaucoup moins de lait
Plusieurs jeunes étaient intéressés par l’exploitation
J’ai choisi d’accompagner cette volonté d’aller vers ce système innovant
Une suite que j’avais amorcée
Renaturation et exploitation
Comment faire vivre les deux ?
Le système laitier est décrié car il demande beaucoup de travail
Soit on va vers l’intensif avec les robots et l’automatisation et plus d’investissement
Soit comme le jeune avec peu d’investissement et un plan économiquement viable
Le pâturage respecte le fond de vallée
L’herbe n’est pas tuée elle est gérée par les animaux
On ne détruit pas le milieu naturel
Par son système on peut donner une possibilité aux jeunes de s’installer
Moins coûteuse moins astreignante
Elle donne une meilleure image sur la production tout en respectant le Lapic et les bêtes
La gestion des fonds de vallée est là pour respecter la rivière en contre bas
Ce qui me dérange c’est la disparition des producteurs de lait
Ils ont toute leur place par l’utilisation de l’herbage
Un moindre mal
Mais installer des jeunes redonne un sens économique
Une vie à un territoire
Sans être nuisible à l’environnement
Il évite l’artificialisation des terres agricoles
J’avais une zone renaturée
Les animaux allaient dans les joncs
On ne les voyait plus mais eux se nourrissaient de cette herbe sauvage
Des zones au potentiel énorme qui tiennent la route aux autres
Une herbe naturelle
Le jeune qui a repris mon exploitation
Je lui ai donné un coup de main pour faire les clôtures autour du champ
Il allait loin du talus pour poser les clôtures
Je lui ai demandé pourquoi il ne s’en rapprochait pas
Il me dit : « moi c’est simple, le tracteur de l’ETA entreprise de travaux agricole vient sur la route pour débroussailler les côtés, par extension il m’enlève les broussailles sans toucher aux talus, il taille dans la largeur au-delà du fil alors qu’avec le talus il aurait trop à faire, mon bord de champ reste nickel. Tout le monde se satisfait de la situation »
Et pour le bord du Lapic il laisse un à deux mètres
Et il ne voit aucun inconvénient à ce que des piétons passent
L’existence du chemin piéton comme le chemin des douaniers sur le bord de mer
Je pense qu’il y a toujours une solution
Certes beaucoup de zones humides sont à respecter
Mais un chemin praticable du printemps à la fin de l’été
Ça peut commencer par un sentier
À Pouldergat
Un chemin
Des blocs de béton de cinquante centimètres de large récupérés dans une porcherie mis bout à bout
Ils étaient ajourés
Un peu d’herbe est passée à travers
Il faut inventer du lien
Le groupe de réflexion me permet d’évoluer
Un potentiel pour faire plein de choses
L’exemple
Au niveau du moulin
Celui que j’ai acheté
Depuis que j’ai réouvert
« On peut approcher on peut venir voir »
Ça se met en route
Ça me rend optimiste
Je le mets hors d’état de ruines
Un lieu de vie et un lieu de travail pour le futur
Un lieu habité à habiter
Il faudra des étapes pour rattraper le temps perdu
Il faudra ne pas être dans la violence des mots trop forts
Des jugements trop hâtifs
Des réactions trop contradictoires
Il faudra accepter les résistances et que d’autres erreurs se fassent
J’aime voir les gens venir
Je suis en position confortable
C’est différent que si j’allais les voir
Le moulin me permet d’être dans cette position
Les chasseurs les pêcheurs passent
Un bruit qui se répand de mon action
Je peux m’en servir pour sensibiliser les gens à respecter le cours d’eau
D’autres valeurs que l’exutoire se développent
Ce que je fais prend la forme d’un levier important
Mon objectif est d’installer des jeunes dedans et sur cette parcelle
Il y a un projet de vie là-dessus
Pourquoi ne pas imaginer aussi une résidence d’auteur qui serait accès sur l’environnement et le cours d’eau
Le Lapic
Un lieu rassembleur
Depuis que l’atlas est parti les langues se dénouent
Des choses qui se disent
Avant on n’en parlait pas
Il fallait une action assez forte pour que les gens se réveillent
Nous y sommes
Quelques mots pour terminer
J’ai remis un petit pont en place
Ça me donne à voir les fluctuations de la hauteur de l’eau
Je fais mon petit tour régulièrement
Mes observations
Ça me met dans l’esprit
Le puits que je regarde
Ses fluctuations
La relation du puits du cours d’eau
Le gros drain au-dessus
Et là je m’aperçois que j’apprends toujours plus de ce cours d’eau
Un éveil sensible à mon environnement à ma condition de vie et à mon empreinte sur la terre